Thaïlande, le bonheur au cœur
J’ai envie de vous parler à nouveau d’un pays qui m’a profondément touchée et qui ne quitte pas mon cœur. Un sourire naît sur mes lèvres lorsque je ferme le yeux et que je pense aux moments que j’y ai passé. La Thaïlande s’est gravée en moi.
J’y ai passé 2 mois, le premier en novembre 2017 et le second en février 2019. Deux voyages en Thaïlande très différents, puisque en 15 mois, ma manière de voyager comme mon état d’esprit ont beaucoup évolué.
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Des voyages en Thaïlande aux antipodes
La première fois que je suis venue en Thaïlande, je voyageais pour me changer les idées après une rupture difficile. C’était mon premier voyage sac à dos. J’ai enchaîné une petite dizaine de destinations, les poses en lotus devant les temples et les buckets de bière sur la plage. Bref, le parcours typique de l’européenne fraîchement larguée découvrant l’Asie du Sud-Est.
Mon second séjour a été bien différent. J’avais fait du chemin depuis ma rupture. L’année que je venais de passer en Australie et deux mois à Bali m’avaient permis de sortir de ma zone de confort. Ma quête de moi-même avait ouvert mon horizon spirituel. Je n’envisageais plus le voyage de la même manière. Au cours de mon cheminement, la découverte de l’ailleurs est devenu mon rythme de vie.
Pas de tourisme donc cette fois. Je suis partie à l’est du pays pour devenir volontaire dans une communauté. Au programme de ce projet unique en son genre, initiation au bouddhisme, retour à la nature et à une vie simple, pratique de la pleine conscience et de la méditation. L’expérience la plus profonde et enrichissante de mes 16 mois de voyage. L’île de Koh Phangan m’attendait ensuite. Perchée sur un scooter pour la première fois, seule, libre, j’ai continué à avancer dans ma quête spirituelle à travers des pratiques aussi variées que le yoga, l’ecstatic dance, des breathwork et mon niveau 1 de reiki.
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La paix dans l’inconnu, le bonheur dans l’inconfort
Comme je le disais, des voyages très différents. Pourtant, durant ces deux séjours aux antipodes l’un de l’autre, un ressenti unique. Au bout de quelques heures, quelques jours en Thaïlande, une transformation s’opère en moi. Malgré le tumulte de Bangkok, les hordes de touristes et la chaleur, je m’apaise. Mon esprit infatigable me laisse un petit peu tranquille, je goûte au plaisir d’être là, maintenant. Je suis heureuse.
La Thaïlande a sur moi un effet mystérieux, un sentiment que je n’ai jamais goûté autre part. Un bonheur profond. Une joie de vivre pure et intense. C’est comme si je vivais dans l’extase, pendant des jours et des jours. Je ris pour un rien, je goûte à la douceur de l’air, au soleil sur ma peau. Les paysages qui défilent à travers la fenêtre du bus me touchent. Un coucher de soleil sur un ferry monstrueux, mon île au loin, me tire des larmes. Les couleurs sont chatoyantes, les sensations décuplées. Je me retrouve enfant, capable de m’émerveiller et de profiter de la vie sans questionnement ni souffrance de l’esprit.
Je ne sais pas d’où me viennent ces sensations, cette paix qui m’emplit. Elle me donne la sensation de vivre soudain dans une parenthèse, dans un moment emprunté au temps, dans un endroit qui n’existe pas vraiment.
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Le vent me portera
J‘en fais souvent le constat, j’ai la bougeotte. Je ressens une soif insatiable de découvrir le monde. J’ai des envies par centaines et je m’en découvre de nouvelles chaque jour. Je ne suis donc pas du genre à retourner sur mes pas lorsque je voyage, trop obnubilée par la liste infinie de lieux qu’il me reste à voir. J’ai quelques fois l’impression que je vais mourir demain et que pour moi, vivre c’est maintenant. Alors il me faut renouveler l’instant, sans cesse. Et apprendre, et découvrir, toujours plus.
Pourtant, je ne cesse de vouloir revenir en Thaïlande. L’envie de goûter à nouveau cette joie qui me réchauffe la poitrine est trop forte. Là bas, je me sens moi. Je ne cède pas à cette pulsion à chaque fois, car le monde m’attire et m’appelle. Mais à chaque départ vers l’ailleurs, une part de moi, infime mais présente, regrette la moiteur bienheureuse thaïlandaise.
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De la magie des premières fois
Peut-être que cet attachement est lié à mon premier séjour en Thaïlande. Mon premier voyage en sac à dos, partie seule de France, à vagabonder en toute liberté. J’ai toujours pensé que les premières fois, par essence impossibles à reproduire, nous imprègnent d’un sentiment unique de mélancolie heureuse. Toute notre vie, nous reproduisons les situations qui nous ont marquées dans le passé, afin d’atteindre à nouveau la satisfaction intense de la première fois… En vain bien entendu. Notre esprit tend à glorifier ce qui n’est plus, à créer un mythe dans lequel les sensations négatives n’ont pas leur place. On idéalise, on crée sa légende personnelle et on s’y accroche… Car elle nous définit et nous donne un idéal à atteindre.
En voyage, comme en amour, je pense que l’on court après les émotions du début. Quand on vient à peine d’être initié à ces pics d’adrénalines, aux hauts & bas, aux surprises, à la beauté de l’inattendu. Oui, je crois que le voyage est comme l’amour. Il vous rend tour à tour heureux et dépendant, vous donne des ailes et vous renvoie à qui vous êtes vraiment. Sauvage mais apprivoisable, douce mais avec du caractère, résiliente, vivante, joyeuse, enfantine, mais aussi profonde et spirituelle, ma Thaïlande, me reconnaîtrais-je donc en toi pour t’aimer tant ?